même pas mort! 3ème message

Bonjour à toi ami lecteur invisible et inexistant. Invisible parce que nous sommes dans le monde virtuel et inexistant parce que, statistiques de fréquentation de ce blog à l'appui, j'ai constaté hier que personne, j'ai bien dis personne, n'avait encore lu ma prose. Forcément cela n'encourage pas vraiment à continuer... mais peut être ce blog n’est-il destiné qu’à n'avoir un seul lecteur: moi-même? Peut être n'est-il qu'un exutoire pour son propre auteur? Je vous tiendrai au courant sur ses vertus curatives, s'il en a. Cette impression de prêcher dans le désert me rappelle étrangement l'absence de réponse à mes quelques candidatures... c'est donc une excellente illustration de la réalité quotidienne du chômeur: d'un côté faire bonne figure devant ses proches, se la jouer genre "j'suis solide tout va bien, c'est quand même pas le fait d'avoir temporairement perdu mon boulot qui va m'atteindre" et, de l'autre, ne pas pouvoir évacuer cette pensée lancinante que, peut être, on ne s'en sortira pas, que le tourbillon de l'exclusion vous a happé et qu'il ne vous lâchera plus.

Oui je sais je dramatise un peu là, si ce blog n'a encore eu aucun lecteur c'est tout bonnement qu'aucun lecteur n'en connait l'existence! Peut-être devrais-je en parler autour de moi? Oui mais, si famille et amis en deviennent des lecteurs, sans doute perdrai-je ma sincérité? Bon allez on s'en fout, cela devient de la masturbation intellectuelle, revenons à notre préoccupation principale: le statut de chômeur.

Que demande-t-on à quelqu’un qui vient de perdre son emploi …? oui là, au fond à droite, vous avez la parole : «  d’en retrouver un ? » Oui bonne réponse ! On lui demande de retrouver du travail au plus vite. On lui demande de répondre à des annonces, d’envoyer des candidatures spontanées, ou de faire jouer son réseau pour décrocher le sésame de son retour parmi les actifs : un entretien d’embauche. Jusque là, facile. Mais on lui demande bien plus que cela, on lui demande d’être… motivé ! On lui demande de se présenter avec une attitude positive et ouverte, on lui demande de faire preuve d’intérêt et d’envie pour le monde de l’entreprise en général et pour celle qui le reçoit en particulier. On lui demande d’exprimer à quel point il est prêt à s’investir, à s’identifier, et à faire corps avec son nouvel employeur potentiel. On lui demande de démontrer avec entrain et détermination combien ses qualités et ses compétences correspondent à celles requises pour le poste. On lui demande enfin et surtout de prouver combien il est hyper, super, méga motivé pour contribuer à la réussite de l’entreprise.

Le pauvre petit gars, lui qui vient de se faire mettre dehors, alors que précisément il s’était investi dans son travail et pour son entreprise (attention ami lecteur je fais là l’hypothèse, certes audacieuse, que l’immense majorité des chômeurs étaient d’honnêtes travailleurs avant de se faire virer), il faut qu’il oublie son douloureux passé d’amoureux éconduit et qu’il croie de nouveau en l’amour.

Ah oui, un dernier conseil quant à l’attitude à adopter durant l’entretien d’embauche, préconisé unanimement par les spécialistes du recrutement: « ami chômeur , il te faut sourire, être aimable et détendu ».

A suivre…

Superchomeur